anne collod … & alters
Atelier

Fragments d’une danse macabre

Autour du Parlement des invisibles et de la Danse Macabre de Sigurd Leeder

De quelle façon les disparus – êtres et œuvres – nous mettent-ils en mouvement ?
Anne Collod propose un atelier autour de la notion d’altération et de décomposition d’une écriture chorégraphique, en s’appuyant sur la partition de la Danse Macabre (1935) de Sigurd Leeder, dont la recréation est au cœur de la pièce Le parlement des invisibles.

Cette Danse Macabre, œuvre du chorégraphe et pédagogue Sigurd Leeder, figure essentielle de la danse allemande, est un poème chorégraphique d’une dizaine de minutes pour 18 danseurs, et met en scène sur la célèbre musique homonyme de Camille Saint Saëns une vingtaine de tableaux où pendus, esprits errants et mendiants resurgissent sur un mode grotesque et fantastique au milieu d’un cimetière, le temps d’une nuit.

Cette chorégraphie, recréée à partir de sa partition en cinétographie Laban, propose un ensemble de motifs spatiaux et dynamiques extrêmement dessinés, caractéristiques des recherches sur la choreutique et l’eukinétique développées par Sigurd Leeder à la suite de Rudolf Laban, et se prêtant particulièrement bien à ce travail de décomposition. En jouant des altérations et des effacements produits par le travail de la mémoire et de l’oubli, ainsi que des paramètres de temps, d’espace, de force et de flux définis par Laban, il s’agit pour les participants de faire émerger à travers une multiplicité de traductions singulières les danses latentes, invisibles et fictives déposées dans la partition de Sigurd Leeder.

La Danse Macabre de Sigurd Leeder
Recréée avec les étudiants du Département Danse de Paris VIII

Chaque participants est amené à explorer et pousser la dimension grotesque de cette danse macabre en jouant de l’organisation spatiale des postures et du contraste des registres de tension, d’une grande vélocité d’exécution ou, à l’inverse, d’une extrême lenteur.
En travaillant sur les différents registres de tonicité, du plus tonique au plus relâché, et sur des imaginaires singuliers, il s’agit également de faire surgir des états de corps différenciés et d’explorer des devenirs spécifiques : devenirs ombres, mort-vivants, corps-objets ; devenirs animaux, végétaux ou minéraux, etc… Le compositeur Pierre-Yves Macé vient nourrir et accompagner le travail de ses propres procédures musicales de décomposition et d’altération.